Mémoire et autres folies de fin d'études...

Publié le par Lorelei

Finalement on a beau se le dire, la vie étudiante passe vite…elle passe vraiment très vite. Cerise sur le gâteau, les derniers mois sont riches en questionnements …et prises de tête sur le mémoire. Car dans mon école, l’Institut National d’Horticulture et de Paysage, il s’agit de la dernière étape avec la soutenance orale avant l’officielle remise de diplôme : mademoiselle, vous voilà ingénieure.

Petit retour sur ces pérégrinations…
De manière officielle voilà ce que je mettais en annexe sur mon ressenti quant à ce mémoire et sa réflexion :

Avant de commencer ce stage, je pensais participer à un projet sur le long terme comme ce qui m’avait semblé être le cas pour Maude Pinet, ma prédécesseuse chez WES und Partner. Le fait d’être dans la partie concours du bureau ne m’a pas exactement confrontée à une telle situation.
J’ai en effet été amenée à participer à de nombreux concours et à travailler de manière régulière sur le projet de Riad. L’expérience en fut d’autant plus enrichissante que j’ai vu comment le paysagiste était amené à donner une réponse rapidement. Cela est parfois mêlé à un sentiment de frustration car on peut participer à de nombreux concours et ne pas voir ceux-ci réalisés, même lorsqu’ils sont gagnés. Car la citation exprimée au début d’Alain Provost est également valable dans ce cadre ‘ Si inventer est un acte riche, il est vain s’il n’est suivi de la réalisation ’(2). Cette situation est à la fois très exaltante et porteuse de question (concernant le concours de Pékin, j’aurais souhaité approfondir la question de l’eau qui est un enjeu important).
J’ai également réalisé à quel point dans la vie professionnelle il faut savoir gérer de nombreux projets en parallèle, au fur à mesure de la réflexion, des rendez-vous avec la ville ou les architectes, ou des directives données par les gérants du bureau.
Enfin, j’ai réellement pris conscience du facteur temps, qui est déterminant aussi bien pour les concours que pour les projets.

Ce mémoire fut quant à lui un long parcours entre les attentes de mon bureau, la méconnaissance de leur part de ce qu’est un mémoire français qui n’a rien à voir avec le ‘Diplomarbeit’ allemand. En effet, en Allemagne, le Diplomarbeit est souvent perçu comme un travail de recherche individuel qui n’est pas réalisé dans le cadre d’un stage mais bel et bien chez soi, en étant suivi par un professeur. Cela se traduit en paysage par un travail de conception individuel.
Ma position dans l’équipe concours a par ailleurs impliqué des changements fréquents de sujet de travail, une problématique sur les concours développée puis mise de côté, et qui était en fait en train de me mener à l’actuelle problématique…

    Avec du recul, je m’attendais à un stage riche en découvertes, tel fut le cas, et cela m’a poussé bien plus loin que je ne me l’imaginais. Je mesure bel et bien le chemin parcouru pendant ces six mois avec ce mémoire qui en est l’aboutissement.


De manière officieuse
* La recherche de stage. Dans la famille nous ne sommes pas perfectionnistes pour rien. Je m’étais déjà attardée sur la question au cours de l’été 2007 (soit un an avant le stage de fin d’études) en arrivant à la conviction que je voulais faire mon stage en Allemagne (pour plusieurs raisons : être cohérente par rapport à mon cursus franco-allemand, et surtout pour la qualité du travail effectué dans les agences allemandes. Pour information, il y a 5 fois plus de paysagistes en Allemagne qu’en France, vous comprendrez donc aisément que le métier se soit développé autrement outre Rhin.)
Je me suis alors rendue compte qu’une ancienne élève avait fait son stage dans une très bonne agence allemande, et travaillait depuis à Londres. Après une conversation téléphonique en juin 2007 où elle m’a vraiment donné envie de faire mon stage là bas, le tourbillon de l’été et mon emploi du temps très chargé m’ont rattrapé.
* Courant septembre, mois d’octobre, la recherche DU stage a commencé (mettre à jour le cv, refaire les lettres de motivation et le book..). Gros dilemme entre Berlin (ville qui bouge énormément) et Hambourg (la ville où se trouvait le bureau d’études qui m’intéressait). Finalement j’envoie 13 lettres (12 à Berlin et une à Hambourg en me disant si j’y suis prise, je fonce). Deux jorus après avoir envoyé ma lettre je recevais une réponse positive d’Hambourg, d’autres bureaux berlinois m’ont répondu par la suite, mais mon choix était fait...

* Qq joies des départs à l’étranger ont commencé (recherche d’un logement de décembre à mi mars pour un stage en avril : pas évident de trouver qqchose quand on n’est pas sur place pour une coloc et qu’on n’est pas étudiante de la ville en question + et recherche d’une convention en allemand).
* Début du stage début avril. Je pense l’avoir suffisamment écrit, et dit : le stage fut génial. Très dur au début. Exaltant, il s’agissait l’un des bureaux les plus réputés d’Allemagne, pas évident d’aller au boulot avec parfois le ventre noué. Mais qu’est ce que j’ai pu apprendre !  Courant avril et mai, début de pression quant à mon mémoire : ‘on va faire un bon mémoire’ me dit mon maître de stage. Problème je piétine, l’équipe au bureau ne comprend pas trop en quoi consiste un mémoire français malgré mes efforts pour leur faire saisir, ce ajouté à l’attente de commentaires de ma tutrice qui me laisse dans l’incertitude.
Je sors enfin un plan très très détaillé à la mi mai (sur la problématique Comment répondre le plus justement à  une problématique urbaine posée dans le cadre d’une procédure concours ?). Soulagement, je me dis, je tiens le bon bout.
Coup de tonnerre : refus net et catégorique de ma tutrice à la mi juin. Cela fait très mal, je m’y attendais pas. Et le temps presse…Je travaille sur de nouvelles pistes courant juin, vois ma tutrice allemande fin juin qui elle aurait été d’accord avec ce précédent plan… Je fais bien triste mine. Je devais voir ma tutrice début juillet lors de mon séjour sur Angers mais elle a un empêchement. Alors tant pis je continue à travailler, sors un nouveau plan à la mi juillet, commence pour de bon la rédaction car les commentaires se font attendre et finalement le 11 août, ma tutrice me met qq lignes sur mon intro et mon plan détaillé : ‘Vraiment très bien, j’ai hâte de lire la suite’. Ouf ! La suite vous la connaissez, je suis devenue encore plus associable, suis encore moins sortie, ai passé de plus en plus de temps sur mon ordinateur jusqu’à ne plus pouvoir le supporter…Heureusement que la visite de qq amis et de Christoph a permis de faire des pauses bien méritées car le stage sur sa fin était très prenant (un gros concours pour Pékin fin août, un autre qq jours avant la fin de mon stage d’où de multiples heures supplémentaires…).

En y repensant, et bien ce sujet (NB : le dialogue entre architecture et paysage) me passionnait depuis mon année d’études en Allemagne. Il a fallu l’acharnement de ma tutrice pour le faire sortir de ma ptite tête alors que finalement c’était un peu une évidence vu le bureau où je travaillais, ce que je faisais, et ce qui m’animait dans ma manière de percevoir mon futur métier…
Et je suis bien contente du résultat, et je ne suis pas la seule vu comment s’est déroulée ma soutenance…cela fait plaisir. Car le jour où vous vous trouvez face à deux professionnelles (mes tutrices) qui vous disent que je me suis attaquée à un des sujets les plus importants de notre profession, et un des plus complexes, et qu’en plus vous avez bien traité le sujet…sans commentaires ! :-)
Bon c’est bien tout ça, mais qu’est ce que je retiens de tout ça ? Cette expérience de six mois reste une formidable aventure humaine et professionnelle pour mes débuts en tant que future ingénieure paysagiste désirant travailler à l’étranger. Plus simplement, ce métier ce passionne et je suis vraiment très heureuse car cela me permet d’allier des connaissances techniques et artistiques, avec une composante humaine très importante, le tout pour contribuer à ce fameux mot qui plus que d’actualité, est une nécessité, ce fameux développement durable…

Ah j’oubliais, histoire de vous en mettre l’eau à la bouche, voilà le résumé de mon mémoire :

Le dialogue entre architecture et paysage est une thématique contemporaine dont les racines plongent jusque dans l’antiquité. Au fil des siècles, il s’est enrichi de nouveaux courants de pensée et des oeuvres correspondantes. Ce contexte historique est essentiel pour en comprendre les dynamiques et les enjeux actuels. Ce mémoire illustre à travers les projets et les concours travaillés au cours du stage les enjeux de la conception par rapport à cette thématique. Par souci de lisibilité, il différencie le dialogue suivant deux aspects, d’une part l’interaction du paysage sur l’architecture et d’autre part celle de l’architecture sur le paysage. Les exemples traités mettent en évidence de nombreuses facettes correspondant à chacun des aspects de l’interaction, que ce soient les cours intérieures, ou la prise en compte du paysage dans le concept. Cette réflexion permet de dégager les questions essentielles à se poser pour que le dialogue entre architecture et paysage devienne réalité.
Les positions réciproques de l’architecture et du paysage dans l’espace urbain sont également au cœur des préoccupations, ainsi que celles de ces professions amenées à se côtoyer pour aménager notre environnement. En effet, au delà du travail entre un architecte et un paysagiste, c’est tout un environnement qui comprend également les commanditaires, les urbanistes (...) qui est concerné, et ce dans un but commun, l’amélioration et la conception du cadre de vie.

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